elles dans un rapport simple, c’est-à-dire que la plus petite apparaisse immédiatement comme une fraction de l’autre.
La condition pour que nous percevions la mesure du temps par des sons c’est qu’il existe une proportion entre l’intensité des sons qui déterminent les divisions par des unités différentes, et les grandeurs de ces unités. Le son qui commande une division du temps par une grande unité devra être un son fort. Ainsi il y a dans le rythme une tendance à ce que les rapports des unités qui servent à la division du temps soient représentés par le rapport des intensités ; mais il y a là seulement une tendance. En effet l’agrément du rythme résulte des attentes qui sont successivement déterminées dans l’esprit et qui sont tantôt satisfaites et tantôt déçues.
Indépendamment de ces divisions du temps par des unités enchevêtrées, la disposition des sons au point de vue de leur acuité, disposition d’où résulte la mélodie, permet de constituer des suites de sons qui forment des touts, si bien qu’il serait impossible à l’oreille de se reposer ailleurs que sur le dernier son de ces séries de sons. Ces mélodies successives déterminent à leur tour des divisions du temps qui se superposent aux divisions qui sont déterminées seulement par l’intensité respective des sons. Aux exigences du rythme se superposent celles de la mélodie ; aux attentes que provoque dans l’esprit la perception du rythme se superposent celles que provoque la mélodie. Il arrive constamment que telle note qui, si on la considérait en dehors de la suite mélodique à laquelle elle appartient, devrait être un temps faible, l’indice d’une division du temps par une unité très petite, doit être une note importante à laquelle convient une intensité considérable. La contradiction qui existe entre ces deux exigences est un des éléments de la perception musicale elle provoque dans l’esprit une attente nouvelle à la place de celle qu’elle a déçue ; elle rend plus impérieuse la nécessité d’un accord final, c’est-à-dire d’une conciliation entre ces deux exigences contraires. C’est dans cette alternance des attentes et des déceptions que se trouve la cause principale de l’émotion musicale et du pouvoir qu’elle a de symboliser d’autres émotions, celles que provoquent dans l’esprit les événements de la vie réelle.
Les sons successifs qui forment par leur ensemble une mélodie sont soumis, quant à leur acuité, à la loi suivante ils doivent être tous entre eux dans certains rapports simples. Parmi ces sons il en est un auquel tous les autres, considérés dans leur acuité, sont sponta-