ainsi dans une conclusion métaphysique d’inspiration schopenhauériste.
Étant donné la richesse et l’intérêt des vues psychologiques de l’auteur, on regrettera que son analyse des éléments subjectifs de la conscience morale et des facteurs subjectifs de son évolution n’ait pas été poussée plus loin, en dehors de ces préconceptions métaphysiques qui en font dévier les conclusions. On regrettera aussi que l’idée de l’individualisation progressive de la conscience morale n’ait pas été mise en lumière par une analyse directe et précise de l’évolution sociologique. Il y aurait là, bien certainement, un domaine à explorer, domaine trop négligé par les partisans de la morale sociologique, et dont l’exploration semblerait devoir conduire à la ruine radicale de leurs conceptions.
L’Hystérie et les Hystériques, par le Dr Paul Hartenberg. 1 vol. in-16 de 284 p., Paris, Alcan, 1910. — Le problème de l’hystérie, sur lequel on a tant écrit, reste un problème d’actualité. On connait les ardentes controverses qu’a soulevées tout récemment la théorie de M. Babinski, et les discussions passionnées qui remplirent plusieurs séances de la Société de Neurologie, au mois de décembre dernier. M. Hartenberg nous apporte aujourd’hui une nouvelle conception de cette indéfinissable maladie.
En ce qui concerne les troubles nerveux et organiques, M. Hartenberg, se ralliant à l’opinion du célèbre médecin de la Pitié, les élimine de la définition de l’hystérie. Mais il se sépare de lui en ce qu’il n’admet même pas que les accidents d’auto-suggestion soient spécifiques de cette maladie, et appartiennent à elle seule. Il n’admet pas davantage la définition de M. Janet, par le rétrécissement
du champ de conscience, car ce symptôme
ne suffirait pas selon lui à expliquer
la force et la richesse des hallucinations
hystériques. ïl y a des sujets pourvus
d’une conscience rètrécie, qui ne présentent
ni amnésies, ni distractions pathologiques.
Ca qui caractérise ïa mentalité hystérique,
c’est, selon lui, la richesse de
l’imagination plastique créant l’intensité
des représentations morbides. La suggestibiiitén’est
pas chez ces malades la
conséquence d’une simple faiblesse de
contrôle, mais elle dépend essentiellement
de l’intensité de leur « idêo-plastie « elle
est une • propriété active de leur cerveau,
générateur fertile de. représentations
fortes ». On voit que l’auteur est en
contradiction complète avec M. Janet,
qui admet dans l’hystérie un abaissement
du niveau mental. Il semble au contraire
que, pour M. Hartenberg, il y ait un déséquilibre.
une rupture de proportion entre
les différentes facultés.’̃ "1
C’est 14 une conception tout à fait neuve “
et originale. II y a autre chose qui mérite
d’être signalé dans ce travail. L’auteur ̃.
appelle avec beaucoup de raison l’attention
des médecins et des psychologues
sur les différences individuelles, et les
différences professionnelles de la psychologie
des malades. Ce sont des femmes,
des jeunes filles, des enfants, des gens
du peuple qui fournissent le contingent
le plus riche de maladies hystériques. Or
ces êtres sensitifs vivent surtout par
l’émotion et par l’imagination, alors que
nous vivons par la logique et la raison.
Les froides déductions qui guident notre
esprit scientifique n’ont rien de commun
avec la spontanéité de leurs impulsions.
Chez nous, tout est jugement, calcul,
abstraction ; chez eux, tout est impression.
sentiment, objectivatibn. » On a
trop de tendance a oublier, et à négliger
ces différences, extrêmement importantes
si on veut se rendre un compte exact de
l’état d’âme des sujets. M. Hartenberg a
eu raison d’insister sur ce point.
Les Folies à Éclipse, par le D’Leûraïn.
1 vol. in-16 de 120 p., Paris, Biouri,:
1910 Un délire à éclipse est un « délire
rétrospectif, vivant dans le passé, n’ayant
aucune vie présente en dehors des évocations
circonstancielles que des —provocations
engendrent ». Sous ce nom,
M. Legrain nous décrit une espèce particulière
de délire provoque par des hallucinations
en général auditives, et qui
persiste après la disparition de ces hallucinations,
mais sans exercer d’influence
sur l’aclivité du malade. Suivant l’auteur,
ce délire persisterait dans le subconscient
du sujet, prêt à reparaître au cas où des
circonstances favorables se présenteraient.
C’est, il nous semble, donner au
mot de subconscient, un sens un peu différent
de celui qu’on lui attribue généralement.
De ce qu’une idée est considère
comme faisant partie du passé, il ne
s’ensuit pas qu’elle soit inconsciente; et le
sous-titre donné au livre « Rôle du subconscient
dans la folie », ne sous parait
pas justifié.
Les Rêves et leur Interprétation,
par les D" Paul Medhieb et René Masbelon.
î vol. in-16 de 211 p., Paris, Blond,
1919. _i L’explication que les auteu »
donnent du rêve, le rattachant à l’automatisme
mental déclanché par ieï impresexternes
ou les sensations internes,
n’a rien d’original. Plus intéressante est
l’étude clinique de la valeur sémëiologique