Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 6, 1910.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

29 cherche moins à faire une revue des résultats obtenus qu’à montrer les problèmes qui restent à étudier, et il ne nous est pas possible de le suivre sur ce terrain trop technique. Donnons, cependant, quelques indications. L’électronégativité régit tout le milieu colloïdal de l’organisme, c’est là un fait très important pour l’étude des ferments, de la stabilité des solutions colloïdales, etc.; mais la chimie physique des liquides de l’organtsme n’est pas épuisée par cette étude ̃ Toutes les substances nutritives passent par le sang, et nous devons rechercher leur solubilité dans ce solvant et dans les protoplasmas, ainsi que les liaisons qui s’établissent entre eux et les composants du sang électrolytes, et colloïdes. On peut supposer que les colloïdes jouent le rôle de régulateur. Si nous portons notre attention- sur les tissus, nous trouvons que les variétés fondamentales de protoplasmas sont au nombre de quatre. •• A la théorie de la membrane, « théorie selon laquelle les cellules vivantes seraient limitées par une membrane protoplasmique douée de deux propriétés fondamentales, la semi-perméabilité et la propriété de faire un choix entre les substances », la physiologie la plus récente a substitué une théorie que l’auteur appelle théorie des combinaisons d’absorption » ou des combinaisons chimiques. » Dénomination qui justifie • t’importance des phénomènes d’absorption et des réactions qui se produisent entre les colloïdes protoplasmiques et les corps dissous dans le plasma sanguin ». Du travail intense auquel se livrent les biologistes « naîtra la physiologie générale » telle est la conclusion de l’auteur. G. Vailati Notes critiques. Pour une étude de l’algèbre au point de vue linyicistiijuc. Signalons les quelques pages publiées pieusement par les amis du savant philosophe mort prématurément. Le lecteur retrouvera dans cette étude l’accent propre de Vailati, sa pénétration philosophique, sa conscience scientifique, et il déplorera que cette grande force intellectuelle et morale ait été aussi prématurément anéantie. Journal of Philosophy, Psychology, and Scientific Methods, vol. VI, n" Is-vol. VII, n" 18. Les rédacteurs du Journal of Philosophy semblent s’être préoccupés cette année de définir le pragmatisme et surtout les doctrines qu’il implique, de chercher une méthode philosophique, capable de satisfaire et le besoin de précision et l’amour du concret, enfin de fonder selon cette méthode une philosophie réaliste. Mrs. Kallf.n expose la théorie de la valeur et le conceptuatisme que le pragmatisme présuppose (VI, 549, 655); M Lovejoy voit, dans le pragmatisme, un nominalisme étroitement uni à un instrumentalisme ce sont ces deux théories qui amènent le pragmatiste à concevoir la vérité comme cause de certaines expériences concrètes (VI, 575); l’essence du pragmatisme, dit M. BooDiN, c’est la croyance que la vérité est une certaine adaptation concrète des idées aux situations (VI, 627);de même pour M. Jacobson, la vérité est la capacité que possède une idée de désigner certaines relations impliquées par le système auquel elle se rapporte (VII, 253). M. Dewey distingue deux pragmatismes, ou plutôt deux antiintellectualismes. L’un, tout en accordant la plus grande importance aux facteurs irrationnels dans la constitution de la connaissance, et en tenant compte du particulier et de l’irréductible, continue cependant à voir dans la connaissance nn acte par lequel nous saisissons et comprenons la réalité. L’autre, tout en attachant plus d’importance que le premier aux fonctions purement intellectuelles et logiques dans l’évolution de la connaissance, considère que l’acte de l’intellect est une fonction dirigée, comme toutes les autres, vers l’action. Il semble que M Dewey ait voulu ainsi distinguer la philosophie nominaliste de William James, et la philosophie fonctionnelle de l’école de Chicago. Pour ce deuxième type d’irrationalisme, toute recherche métaphysique est impossible autant qu’inutile: car elle ne répond à aucun problème spécial; toute ditinetion entre la réalité et l’apparence, l’objectif et le subjectif, est relative à nos besoins d’action. Ce type d’anti-intellectualisme est le seul qui soit vraiment nouveau et qui pose des problèmes originaux (VII, 177). Toute l’école de Chicago est-elle aussi agnosticiste que son maître? Si nous ne concevons plus la connaissance comme une copie d’une réalité extérieure, mais comme un événement naturel qui prend place dans le temps, et dont il convient uniquement de rechercher la définition et la position dans l’histoire, si l’expérience oe se distingue plus de la réalité, c’est, d’après JI. Woodbridge, parce que la conception astronomique du monde a été remplacée par une conception biologique; le monde cesse pour le pragmatiste d’être un tout donné pour devenir une œuvre non achevée, qui a eu un passé et aura un futur (VII, 410). Ainsi nous sommes amenés à parler des relations entre la