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MEXIQUE.

mais comme il ne tenait sa commission que de l’amiral Duperré, commandant de la station française des Antilles, Victoria avait refusé de le reconnaître officiellement, avant que son gouvernement lui eût expédié des lettres de créance en bonne forme. Un envoyé confidentiel se trouvait alors à Paris, chargé de représenter les intérêts du Mexique, et le pavillon de la république était admis dans les ports de France sur le même pied que celui de France était reçu dans les ports de la confédération ; la Prusse et le Wurtemberg avaient aussi leurs consuls dans la capitale.

Cependant l’agitation causée par une lettre encyclique du souverain pontife, qui exhortait les indépendans à rentrer sous la domination de la métropole, n’était point encore calmée. Les Espagnols surtout s’en étaient prévalu, pour exciter des troubles auxquels le clergé ne fut pas étranger. Le peuple mexicain ne voulut plus entendre parler de concordat avec la cour de Rome ; les législatures de plusieurs états s’y opposèrent formellement, et celles de Durango et de Zacatécas se firent particulièrement remarquer par leur opposition. Elles adressèrent au gouvernement les remontrances les plus énergiques, et lui recommandèrent d’assumer lui-même le patronage du clergé. L’assemblée de Jalisco alla encore plus loin : elle retira au clergé la perception des dîmes, et la confia à une junte de cinq membres, dont un seul ecclésiastique. Le comité du congrès, dans son rapport sur les instructions qui avaient été données au négociateur envoyé au pape, tout en protestant de son attachement à la cour de Rome, et de son désir d’être dirigé par elle-même dans les matières de foi, déclara qu’il était opportun de nommer un conseil général, qui se réunirait tous les dix ans pour régler les points de discipline ecclésiastique, sans le concours du pape, auquel il consentait néanmoins à payer une somme annuelle, à titre de don volontaire, et non de tribut, comme le serait l’annate stipulée dans un concordat.

Sur ces entrefaites éclata la conspiration du moine Arénas. Ce religieux, se disant envoyé, par Ferdinand, avait formé