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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

sphère ; dans tout le cours de mon voyage, je ne m’étais pas encore trouvé aussi mal à mon aise.

Le 21 avril, au matin, j’allai saluer mon hôte, qui m’accueillit avec bonté ; ensuite j’allai me promener dans la ville, pour l’examiner. Je ne la trouvai ni aussi grande, ni aussi peuplée que je m’y étais attendu ; son commerce est bien moins considérable que ne le publie la renommée ; on n’y voit pas, comme à Jenné, ce grand concours d’étrangers, venant de toutes les parties du Soudan. Je ne rencontrai dans les rues de Temboctou que les chameaux qui arrivaient de Cabra, chargés des marchandises apportées par la flottille ; quelques réunions d’habitans assis par terre sur des nattes, faisant la conversation, et beaucoup de Maures couchés devant leur porte, dormant à l’ombre. En un mot, tout respirait la plus grande tristesse.

J’étais surpris du peu d’activité, je dirai même de l’inertie qui régnait dans la ville. Quelques marchands de noix de colats criaient leur marchandise, comme à Jenné.

Vers quatre heures du soir, lorsque la chaleur fut tombée, je vis partir pour la promenade plusieurs nègres négocians, tous bien habillés, montés sur de beaux chevaux richement harnachés ; la prudence les obligea de s’éloigner peu de la ville, dans la crainte de rencontrer les Touariks, qui leur eussent fait un mauvais parti.

La chaleur étant excessive, le marché ne se tient que le soir, vers trois heures : on y voit peut d’é-