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CORRESPONDANCE

Le 27, dès le point du jour, les bâtimens se rapprochèrent de la terre. À huit heures et quart, ils avaient tous pris le poste qui leur avait été assigné dans le point d’attaque : la Terpsichose à 700 toises du rivage, la Nièvre à 250 toises, la Chevrette, dans le Barachois, à 200 toises d’une petite batterie de côté établie sur la pointe aux Bœufs.

M. le commandant Gourbeyre avait posté son guidon à bord de la Chevrette. Il y est resté tout le temps qu’a duré l’action. — À 8 heures 20 minutes, tous les bâtimens étant prêts à combattre, le commandant ordonna de commencer le feu, et bientôt leurs canons firent taire les batteries établies pour la défense du rivage. Celle qui protégeait la pointe aux Bœufs tira sur la Chevrette, qu’elle couvrit de mitraille. À neuf heures, l’ennemi abandonna les deux batteries de côté. À neuf heures et demie, les vigies placées au-dessus des mâts annoncèrent que les Ovas avaient quitté la palissade et se portaient en désordre vers la redoute du Champ-de-Mars. Le commandant fit débarquer les troupes, qui se formèrent en colonne et s’avancèrent jusqu’à l’angle S.-E. du fort ; elles furent accueillies par une décharge à mitraille. Les Ovas sortirent en grand nombre de leurs retranchemens ; une vive fusillade s’engagea sur tous les points ; mais bientôt nous fîmes cesser le feu de l’ennemi, et nos troupes, après s’être emparées de la batterie de la pointe aux Bœufs, y restèrent en bataille. Les Ovas avaient eu 75 morts et 50 blessés ; nous avions eu 11 hommes tués et 15 blessés. Au nombre des premiers est le brave capitaine Schœll, de l’artillerie de la marine, qui avait sollicité l’honneur de marcher à la tête des soldats africains.

À onze heures, l’ennemi ne se montrant plus sur aucun point, l’ordre fut donné aux troupes de rentrer à bord. Les bâtimens conservèrent pendant toute la journée la position qu’ils avaient prise pour l’attaque.

Pendant le combat, le sous lieutenant Pasquet de la