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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

en terre, de dix à douze pieds de hauteur et de huit à dix pouces d’épaisseur. Il a une population de cinq cents ames environ. Des milliers d’hirondelles de la même espèce que celles d’Europe, et qui avaient bâti leurs nids dans le mur d’enceinte, se trouvaient réunies sur les arbres d’alentour, d’où je conclus qu’elles se disposaient au départ. On entre à Couroussa par plusieurs ouvertures basses et étroites que ferme une planche épaisse formée par un seul tronc d’arbre. Le village, ombragé par des baobabs, est le plus considérable de ceux qui se trouvent aux environs, près des bords du Dhioliba, et qui sont au nombre de cinq. Ce pays s’appelle Amana, et les habitans Dhialonkés[1]. Ils ne voyagent pas, mais s’occupent paisiblement de la culture de leurs champs que fertilisent les débordemens de la rivière. La pêche est encore pour eux une ressource très-étendue ; ils la font avec des hameçons que les voyageurs leur vendent, et avec la fouène, espèce de

  1. Les Dhialonkés nommés par plusieurs voyageurs, paraissent être une grande nation qui occuperait toute la contrée arrosée par la partie supérieure du cours du Sénégal ou Ba-fing, et de celui du Dhioliba, ainsi que l’espace compris entre ces deux fleuves. On peut consulter, à cet égard, le voyage de M. Mollien, qui confirme aussi ce que M. Caillié rapporte quelques lignes plus bas, sur la richesse des mines de Bouré. « Le Kankan, dit-il, est un pays plat, habité par les Mandingues mahométans. Sur les frontières de cet empire se trouve le village de Bouré, qui possède dit-on, plus d’or que tout le Bondou et le Bambouck ensemble. On voit un grand nombre de Sérracolets dans le Kankan, contrée aussi importante par ses productions que par le commerce qu’elle fait avec Ségo et Temboctou, auxquelles elle fournit les richesses dont parlent les voyageurs arabes. »