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MŒURS DES ANCIENS ROIS DE PERSE.

bitant de notre zone ne saurait se faire une idée. Ces voyages s’exécutaient avec une suite si nombreuse, qu’ils ressemblaient à des expéditions guerrières ; et on évitait de passer par les provinces les moins riches de l’empire pour ne pas les exposer à la famine. Un cortége nombreux fit toujours partie de la cour des grands dans l’Orient ; et celui des rois fut un corps d’armée. Les mêmes usages se retrouvent encore de nos jours chez les souverains de l’Asie, et on ne lit qu’avec étonnement les relations qu’en font les voyageurs européens[1].

On voit également des traces de la vie nomade dans la construction des palais et des maisons de plaisance des rois de Perse. Ils étaient tous environnés de grands parcs ou paradis, formant des districts assez vastes pour y passer la revue des armées, ou pour chasser des troupes de bêtes sauvages enfermées dans leur enceinte. De tels établissemens ne se trouvaient pas seulement auprès des grandes capitales, mais dans beaucoup d’autres provinces où les rois aimaient à s’arrêter, ou qui étaient la résidence des satrapes.

Le palais des rois avait, chez les Perses, le nom de Porte, comme aujourd’hui chez les Turcs. Selon la coutume des despotes asiatiques, les rois de Perse ne se montraient que rarement en public, et on était difficilement admis en leur présence. Les courtisans employés dans le palais se tenaient, se-

  1. Voyez surtout Bernier, sur le Voyage du grand Mogol (Voyage, ii, p. 318, etc.), et Chardin, sur les Voyages des schahs de Perse, iii, p. 393.