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HISTOIRE.

Bientôt une troisième île se lança dans la même carrière, c’était Ipsara.


Ipsara.

Située à la sortie du golfe de Smyrne, Ipsara possède un bon mouillage. Sa position est excellente pour le commerce, et comme elle est aussi stérile que les deux autres, les mêmes causes devaient y produire les mêmes résultats. Avec plus d’avantages encore qu’Hydra et que Spetzia, elle aurait bientôt fini par les égaler ; mais comme elle avait commencé plus tard, elle n’était point encore parvenue au même degré de splendeur quand la révolution éclata. Les Ipsariotes sont des Grecs : cette cause, mais bien plus encore la rivalité de commerce, semait de la jalousie entre eux et les habitans des deux autres îles. On s’en est aperçu lorsque les Turcs les ont attaqués ; leurs rivaux les ont abandonnés à leurs propres forces, et ils ont succombé. Ceux qui ont pu s’échapper se sont répandus dans tout l’Archipel ; mais la plus grande partie est réunie à Égine.

Hydra et Spetzia se jalousent presque autant ; leurs rivalités ont plusieurs fois compromis l’intérêt général ; cependant l’imminence du danger commun les a le plus souvent réunis. J’aurai fréquemment occasion de le remarquer : cette jalousie de ville à ville, de canton à canton, est la plus grande maladie peut-être qui afflige la Grèce.

Au commencement de la guerre, Hydra comp-