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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/75

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LA GRÈCE EN 1829.

tait environ 25,000 habitans, Spetzia 18,000, et Ipsara 15,000.


COMMERCE.

J’ai dit quelle était l’espèce de population qui avait formé ces trois îles. Intelligente, pauvre, habituée à une vie dure, s’augmentant chaque jour des populations voisines, qui ont la même origine qu’elle, elle devait être une mine inépuisable d’excellens matelots. Se contentant de peu dans un pays où la construction est au meilleur marché possible, ces insulaires devaient avoir pour la navigation des avantages immenses sur tous les autres. À cette époque, le cabotage du Levant, dont la France avait presque le monopole, lui fut enlevé par la guerre ; les Grecs s’en emparèrent de suite. Ils vinrent jusqu’à Marseille recueillir des hommes et des capitaines qui fuyaient une patrie déchirée. Ils durent y faire de grands bénéfices, et en profitèrent aussi pour saisir le fil de toutes les relations qu’avait Marseille avec le Levant. Dans le même temps, les nouvelles possessions des Russes sur la mer Noire commençaient à offrir un vaste marché pour le commerce, il n’y avait plus de marine dans la Méditerranée. Gênes, Venise et Livourne, englobées dans le système de la France, avaient vu leur pavillon disparaître de dessus les mers, et le pavillon anglais ne pouvait suffire à les remplacer partout.

Les Grecs surent obtenir de l’ambassade de Rus-