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HISTOIRE MODERNE.


Pour sauver son commerce des mains des belligérans, le gouvernement américain fit mettre un embargo sur tous les ports de l’Union, et fit adresser aux deux puissances de vives remontrances qui, dans un si grand conflit, devaient rester et restèrent en effet sans résultat. Loin de là, un nouveau décret, publié au quartier impérial de Bayonne, ordonna la saisie de tous les vaisseaux américains qui étaient dans les ports de France, sous prétexte que, par suite de l’embargo mis dans les ports des États-Unis, aucun vaisseau de cette nation ne pouvait tenir légalement la mer, et qu’il y avait une forte présomption que tous les vaisseaux portant pavillon américain étaient au compte de l’Angleterre ou de connivence avec elle. Le gouvernement impérial se constituait par là juge à son profit d’un délit qui, ainsi que le représenta le général Armstrong, ne pouvait encourir que les peines portées par les lois américaines, mais non dénationaliser des bâtimens, ni autoriser leur saisie par une puissance étrangère. Il était d’ailleurs notoire que beaucoup de ces bâtimens avaient fait voile des États-Unis avant l’embargo. Cet embargo fut levé pour tous les pays, excepté pour la France et l’Angleterre,

    tre l’Angleterre. On sait qu’elle eut lieu en 1812, et que les Américains vengèrent glorieusement les outrages faits à leur pavillon. L’orgueil britannique reçut dans cette guerre un second échec dont il n’a pas tenté depuis de se relever. Quelques frégates américaines suffirent pour détruire plus de trois cent bâtimens de leurs ennemis ! Les Anglais ne furent pas plus heureux sur terre si on se rappelle la brillante conduite de Jackson.