Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/419

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
404
REVUE DES DEUX MONDES.

sa route de retour, le premier état qu’il traversa fut celui de Sala, dont la capitale, Missel, est la résidence d’un souverain qui porte le titre de Mikoko. C’est à dessein que je rapproche ici tous ces noms, déjà parvenus jusqu’à nous par les anciennes relations, afin de rappeler, en même temps, qu’ils nous avaient été transmis absolument isolés de toute autre lumière, et seulement sur la foi des nègres qui, après les avoir eux-mêmes entendus dans l’intérieur, les avaient rapportés aux établissemens portugais.

Parcourons, en effet, toutes ces relations depuis les notes d’Odoardo Lopez, publiées à la fin du xvie siècle par Pigafetta, jusqu’aux mémoires de Feo Cardozo, livrés à l’impression en 1825, joignons-y les indications que Bowdich a extraites de tous les documens portugais qu’il a pu consulter, et encore les vagues informations recueillies par Valentia : à travers mille contradictions, nous y découvrirons que les récits des pombeiros ou trafiquans nègres ont signalé un royaume dont les peuples se nomment Anzikos ; suivant d’autres, Anziko est le nom du souverain, et sa capitale est aussi appelée Anziko, ou bien Monsol ou Mussel ; et le souverain porte, en même temps, le nom de Makoko ou Mikoko, qui sert également à désigner ses états ; sa résidence est à trois cents lieues des côtes. Or, à cette capitale on voit arriver, de beaucoup plus loin, des commerçans qui appartiennent au royaume de Nimiémay ou Ninéanay, ou Mano-Emougy ou Mohéné-Mougy, noms qui sont aussi appliqués, les uns au peuple, les autres au souverain ; leurs limites s’étendent jusqu’aux confins de Monbaza sur la côte orientale ; ces peuples ont aussi des relations de commerce avec les Somâlys de la grande péninsule que termine le cap Gardafouy. De vagues récits mettent dans la même région une contrée de Giring-Bomba. À six cent quatre-vingts lieues de la côte d’Angôla, est le comptoir de Cassange, d’où un mulâtre s’est rendu, en 1808, après deux mois de chemin, chez les peuples Moulouas, dont le souverain est Mouata-Yamvo, époux d’une princesse qui gouverne directement une partie distincte du royaume et fait sa résidence à une quarantaine de lieues de Yamvo ; leur pouvoir s’é-