tend sur la nation de Cazembe, laquelle leur paie un tribut en sel, qu’elle tire de la côte orientale ; leurs états offrent de grands lacs et des rivières profondes, où naviguent des peuples qui habitent au nord-est.
Voilà le résumé complet de toutes nos connaissances antérieures sur ces contrées équatoriales ; aujourd’hui nous avons, dans les journaux, les cartes et les échantillons rapportés par le courageux Douville, les élémens d’une description détaillée de ces pays, et des peuples qui les habitent, de leur constitution physique, de leur distribution statistique sur le sol, de leurs mœurs, de leurs usages, de leurs croyances, de leurs lois ; nous connaîtrons la position précise, la grandeur et la population de leurs villes ; la hauteur absolue, les formes, la constitution géognostique de leurs montagnes ; la situation de leurs lacs, le cours de leurs rivières, la température de leurs climats, leurs produits naturels et industriels : nous aurons, en un mot, de ces parties centrales dont aucun Européen ne s’était approché à moins de deux cents lieues de distance, des notions plus certaines que nous n’en possédons sur une grande partie des contrées littorales du même continent.
Esquissons à grands traits les routes que le voyageur français a parcourues[1].
Débarqué à Saint-Philippe de Benguêla en décembre 1827, il ne tarda point à se rendre à Saint-Paul de Loanda, d’où il partit pour l’intérieur en remontant le fleuve Zenza, connu des marins sous le nom de Bengo, que lui ont imposé les Portugais à son embouchure ; il traversa les pays d’Icolo et de Golungo, parcourut les provinces des Dembos et d’Encogé, et revenu dans le Haut-Golungo, il se dirigea vers les provinces d’Ambacca et de Pungo-Andongo, puis s’avança dans les pays sauvages de Haco, de Tamba et de Baïlundo, presque inconnus encore ; de là retournant à l’ouest, il vint reprendre haleine à Benguêla.
- ↑ Ces routes sont tracées sur la petite carte ci-jointe, qui offre un tableau résumé des conquêtes géographiques résultant de cette expédition mémorable.