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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


14 juin 1832.


De bien graves évènemens se sont passés pendant la quinzaine qui vient de s’écouler. Tandis qu’on bâtissait sur sa disparition mille folles conjectures, et qu’on la faisait voyager tour-à-tour en Autriche, en Espagne et en Italie, la duchesse de Berry avait traversé tranquillement le midi de la France, au grand jour, en calèche découverte, et s’était allée jeter au milieu de ses fidèles dans la Vendée. À peine ont-ils vu la mère de Henri v à leur tête, que dociles à sa voix et à ses proclamations, les chouans ont levé sur tous les points l’étendard de l’insurrection, et bientôt ici, par contre-coup, réactionnairement, à l’occasion du convoi du général Lamarque, les républicains exaltés se sont aussi soulevés au milieu de la ville, et une lutte acharnée s’est établie entr’eux et une partie de la garde nationale et de l’armée ; lutte déplorable dans laquelle bien du sang généreux a été versé, et trop de courage et de dévoûment irréparablement prodigué de part et d’autre. Par suite de ces évènemens, quatre départemens de l’Ouest et Paris ont été mis en état de siège. Il ne nous appartient point d’entrer en plus de détails sur ces matières : renfermons-nous donc dans notre modeste Chronique et les faits qu’il nous est permis d’enregistrer.

Le général Lamarque n’est pas le seul personnage célèbre qu’il faille inscrire sur la liste des morts de la dernière quinzaine.

En tête de cet état nécrologique, il convient de placer M. Abel