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au-dessous du point de départ. Or, cette incertitude de marche dans le développement du corps chez un jeune animal en pleine croissance ne paraît pas conforme à l’idée, bien ou mal fondée, qu’on se fait du développement normal d’un jeune être bien portant. En effet, il était visible, après un certain temps, que cette nourriture était insuffisante, puisque l’animal devenait faible.

Avant de tirer aucune conclusion relative à ce nouveau point de vue, il importe de rappeler que le chien no 1 avait été mis préalablement au régime de pain et de gélatine inférieure, et qu’il avait, par suite de cette nourriture, subi une perte de cent vingt-quatre grammes ; il pouvait donc être sous l’influence de cette perte qui l’aurait empêché de tirer tout le parti possible du nouveau régime, il fallait parer à cet inconvénient.

La petite chienne no 2, qui avait servi dans les essais avec la gélatine inférieure (colle-forte), fut préparée à de nouvelles expériences par un régime convenable continué pendant plus d’un mois, au bout de ce temps elle était en pleine santé, et avait acquis plus de la moitié du poids auquel elle devait atteindre. Elle fut mise alors pendant vingt-et-un jours à l’usage de la soupe faite avec du pain et une solution de gélatine alimentaire, et le résultat général fut le même que dans la série précédente, c’est-à-dire qu’il y avait une augmentation de poids de vingt-neuf grammes. Mais dans l’intervalle, il y avait eu des fluctuations dans le poids au-dessus et au-dessous du point de départ.

L’addition de la gélatine au pain, quoique étant insuffisante pour nourrir l’animal, doit-elle être considérée comme avantageuse, indifférente ou nuisible ? C’est une question dont la solution n’était point encore donnée par les essais que nous venons de rapporter, et dont l’importance était trop grande pour ne pas fixer l’attention des observateurs. Afin d’éclaircir ce point, ils firent les expériences suivantes :

Le chien no 1 fut pris après quatre-vingt-six jours de régime au pain et à la gélatine, il avait alors une augmentation de trente-cinq grammes. Mis au régime du pain seul et de la quantité d’eau nécessaire assaisonnée avec une petite quantité de sel, il perdit en vingt jours quatre cent deux grammes.

Le chien no 2, après vingt-et-un jours d’un régime au pain et à la gélatine, avait augmenté de vingt neuf grammes ; mis aussitôt au régime du pain seul et de l’eau, il perdit en trente-trois jours trois cent trente-trois grammes.

Le no 3, pendant les quatre-vingt-un jours qu’il était au pain et à la gélatine, avait fluctué au-dessus et au-dessous du point primitif. Le dernier jour il était en perte de cent douze grammes. Mis alors au régime du pain et de l’eau, il perdit en dix-neuf jours cent quatre-vingt-seize grammes, c’est-à-dire, presque le double du poids dans le quart du temps.

Le no 4, après quatre-vingt-six jours de nourriture au pain et à la gélatine, durant lesquels le poids avait aussi fluctué au-dessous et au-dessus du point de départ, était en perte de deux cent soixante-dix sept grammes. Mis le quatre-vingt-septième jour au pain et à l’eau, il perdit dans vingt-trois jours, c’est-à-dire, le quart du temps, quatre cent soixante-dix-sept grammes.

Enfin le no 7 fut mis successivement aux deux régimes différens pendant le