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distance d’un même point ; toujours se répétant, se réfléchissant symétriquement les uns les autres.

Les accroissemens d’énergie motrice des deux principes peuvent se faire au moyen d’un nombre infini de degrés d’accroissement, et de même les diminutions d’énergie, au moyen d’un nombre infini de degrés de décroissement d’énergie. Il en résultera, d’après tout ce que nous venons de dire, que le nombre des points de conflit, se trouvant sur la ligne, devra être aussi illimité, infini.

Mais il est une chose déjà indiquée, sur laquelle le moment est venu d’insister. Nous avons admis que le mouvement des principes contraires, dans le déploiement de leur activité, se faisait en ligne droite : or, c’était là une pure hypothèse dont le seul objet était de nous rendre plus facile, de nous représenter ce qui devait avoir lieu à leur rencontre ; il n’en est pas ainsi, il n’en peut être ainsi dans la réalité. Au lieu de se mouvoir le long d’une seule ligne droite, les principes opposés se meuvent sans doute au contraire dans tous les sens, rayonnent dans toutes les directions, et, en même temps sur chacune des lignes de cette innombrable multitude de lignes qu’ils parcourent, ont nécessairement lieu tous les phénomènes que nous venons d’observer sur une seule.

Au sein de l’immensité tout entière, il ne saurait donc se trouver un seul point de l’espace qui ne soit le lieu d’un conflit entre les principes contraires. Il ne saurait en exister un seul qui ne soit en rapport d’opposition symétrique avec quelque autre point de l’espace.

Il faut bien que cela soit ainsi, car si nous supposons que chacun des conflits des principes contraires ait pour expression une des choses quelconques de l’univers ; si nous supposons que chacun des rapports d’opposition qu’ont entre eux ces conflits divers, se trouve être exprimé, d’une manière visible pour nous, par les rapports que ces choses ont, entre elles dans l’espace et dans le temps, on reconnaîtra, dans le dualisme que je viens de décrire, la loi générale de l’univers ; on reconnaîtra dans les diverses combinaisons de ce dualisme tout un ordre de choses invisibles et cachées, dont l’univers est une visible, une éclatante manifestation.

Toutefois, je me hâte d’en faire la remarque, je ne me suis pro-