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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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31 juillet 1834.


La retraite du maréchal Soult n’a pas tardé à confirmer le récit que nous faisions de toutes les intrigues qui avaient eu lieu parmi ses collègues pour l’expulser du ministère. Trois jours après la publication de notre Revue, on lisait dans le journal ministériel : « La santé du maréchal Soult, épuisée par quatre années de travaux et d’importans services, exigeait qu’il prît du repos. Il a présenté hier sa démission, que le roi n’a acceptée qu’avec le plus vif regret. » Cette démission, nous l’avions déjà dit, avait été déjà acceptée huit jours avant, pendant la scandaleuse discussion du conseil, au sujet d’Alger, dont nous avons fidèlement rapporté les détails. Mais l’affaire d’Alger n’a été que la goutte de trop qui a fait déborder le vase déjà plein depuis long-temps.

La présidence du maréchal Soult, bien que fictive, représentait tout un système : le pays comprimé par une armée de quatre cent mille hommes, qu’on se proposait d’augmenter à chaque émeute, et cette armée elle-même, comprimée par une inflexible doctrine d’obéissance passive. Le ministère ne s’était fait nul scrupule d’avouer hautement ce système. On l’a vu, après les derniers événemens d’avril, venir demander aux chambres une augmentation de soldats et de subsides, pour renforcer l’armée d’occupation qu’il a levée contre le pays, pour assurer son régime