la peine à se corriger. De plus, elle doit partir aujourd’hui. Diable, je l’aime, cela est sûr. Après tout, qui sait ? peut-être elle répétait une leçon, et d’ailleurs il est clair qu’elle ne se soucie pas de moi. D’une autre part, elle a beau être jolie, cela n’empêche pas qu’elle n’ait des manières beaucoup trop décidées et un ton trop brusque. Je n’ai qu’à n’y plus penser ; il est clair que je ne l’aime pas. Cela est certain qu’elle est jolie ; mais pourquoi cette conversation d’hier ne veut-elle pas me sortir de la tête ? En vérité j’ai passé la nuit à radoter. Où vais-je donc ? — Ah ! je vais au village.
Scène ii.
Que font-ils maintenant ? Hélas ! voilà midi. — Ils sont à table. Que mangent-ils ? que ne mangent-ils pas ? J’ai vu la cuisinière traverser le village, avec un énorme dindon. L’aide portait les truffes, avec un panier de raisin.
Ô disgrâce imprévue, me voilà chassé du château, par conséquent de la salle à manger. Je ne boirai plus le vin de l’office.
Je ne verrai plus fumer les plats ; je ne chaufferai plus au feu de la noble cheminée mon ventre copieux.
Pourquoi une fatale curiosité m’a-t-elle poussé à écouter le dialogue de dame Pluche et de la nièce ? Pourquoi ai-je rapporté au baron ce que j’avais vu ?
Pourquoi un vain orgueil m’a-t-il éloigné de ce dîner honorable où j’étais si bien accueilli ? Que m’importait d’être à droite ou à gauche ?
Hélas ! j’étais gris, il faut en convenir, lorsque j’ai fait cette folie.
Hélas ! le vin m’avait monté la tête quand j’ai commis cette imprudence.