sons de se rapprocher de nous. Dans ce système, on pourrait reporter sur les travaux maritimes les sommes destinées à quelques établissemens militaires[1] qui deviendraient inutiles. Creuser et élargir des ports toujours garnis de nos vaisseaux, ce serait travailler pour notre marine, aussi bien qu’à Marseille et à Toulon ; ce serait aussi créer, par la multiplicité des échanges, une nouvelle existence aux indigènes. En même temps que l’accès des ports deviendrait plus facile, des routes devraient se ramifier à l’entour et pénétrer à l’intérieur ; elles serviraient nos intérêts commerciaux aussi bien que ceux des Arabes, et nous fourniraient le moyen de nous porter au secours des tribus amies avec plus de promptitude et de succès que ne pouvaient le faire les Turcs. Les mœurs, les préjugés des indigènes devraient être l’objet du respect le plus minutieux ; une seule de nos institutions pourrait leur être proposée avec avantage : la fixité et l’inviolabilité de la propriété sont choses qui se comprennent parfaitement dans les pays qui en sont privés. Lorsque deux mois après le débarquement en Égypte, Napoléon convoqua au Caire le grand divan, il lui fit constituer la propriété et reconnaître en échange le principe de l’impôt : cette mesure excita l’enthousiasme des populations, et le grand homme qui la prit, croyait, avec raison, la conquête de l’Égypte mieux assurée par là que par la bataille des Pyramides. Nous aurions dû en faire
- ↑ Voici les allocations portées au budget de 1835 et les propositions faites, pour 1836, au chapitre xvii dur département de la guerre.
1835 1836 Fortifications d’Alger, Oran, Bône, Bougie250,000 fr. — 500,000 fr. Bâtimens militaires et logemens des services administratifs dans les quatre places ci-dessus600,000 — 1,150,000 Outils et matériel du génie, défenses des camps et lignes avancées150,000 — 150,000 Crédits alloués pour l’année courante1,000,000 Crédits demandés pour l’année prochaine1,800,000