Cette profession de foi, assez explicite, est l’acte le plus net et le plus précis que nous ait légué le saint-simonisme. Cet acte est d’autant plus précieux qu’il établit, à cette date, sur quel terrain et dans quelles limites les deux pontifes entendaient circonscrire leurs débats avec le monde extérieur.
Cependant l’église était constituée, et qui plus est, elle prospérait. Des apports d’argent avaient eu lieu ; les membres du collége ayant donné l’exemple, on commençait à pratiquer la mise des biens en commun après l’avoir professée. C’est dans cette période ascendante que le saint-simonisme crut utile d’avoir de nouveau une feuille à sa dévotion, feuille dans laquelle l’enseignement oral serait résumé, à côté de la prédication écrite et quotidienne. Le Globe se présenta ; le Globe, si fier quand le Producteur était si humble, le Globe s’offrit par l’intermédiaire de l’un de ses propriétaires, M. Pierre Leroux, homme de convictions fermes et d’un talent élevé, penseur profond, écrivain sincère, revenu de la théorie républicaine à la formule du saint-simonisme. Un acte de cession eut lieu le 18 janvier 1831, et les jours suivans le Globe parut avec le sous-titre de : Journal de la Doctrine de Saint-Simon, laquelle était résumée en première page :
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