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REVUE ÉTRANGÈRE.

DE L’ORIENT,

DE SON ÉTAT ACTUEL ET DE LA QUESTION D’ORIENT.[1]

Après de longues et sanglantes agitations, l’Orient, grace au système politique adopté par les puissances européennes, est tranquille depuis quelques années. Le sera-t-il long-temps encore ? Cette tranquillité repose-t-elle sur des bases bien solides ? Voilà toute la question d’Orient.

En d’autres termes, l’état de choses réglé par la paix de Kiutayah (1833) entre le sultan et son puissant vassal, le vice-roi d’Égypte, présente-t-il des chances de durée suffisantes ? Ou bien, peut-on, doit-on craindre que cet heureux accord, si péniblement rétabli entre les deux parties de l’empire ottoman, soit exposé à subir de nouvelles et prochaines épreuves ?

Peut-être la question ainsi posée, restreinte dans ces limites, semblera-t-elle ne pas être complètement indiquée. Peut-être trouvera-t-on qu’un de ses principaux élémens, le danger trop cer-

  1. La direction de la Revue a désiré donner aux lecteurs de ce recueil une suite d’aperçus généraux sur les principales questions de politique extérieure agitées en Europe, où l’exposition des faits dominât la discussion théorique. Ce premier travail se rattache donc à un ensemble d’études, auquel nous espérons pouvoir donner un développement régulier, sans y rien mêler de systématique, et qui rentre essentiellement dans le cadre de la Revue. On nous a toujours su gré de nos excursions dans le domaine de la réalité sérieuse. Celle-ci aura sans doute le même succès.