crifice, et je lui aurais donné ma bourse en échange de la sienne. Je l’ai prié… je l’ai supplié…
Et il n’en a rien fait, cela va sans dire. Pauvre innocente ! Il n’est pas digne de vous.
Ah ! malgré tout, je ne le croirai jamais.
Vous avez raison, je m’exprime mal. Il est digne de vous et vous aime ; mais il est homme et orgueilleux. Quelle pitié ! Et où est donc votre bourse ?
La voilà ici, sur la table.
Cette bourse-là ? Eh bien ! ma chère, elle est quatre fois plus jolie que la sienne. D’abord elle n’est pas bleue, ensuite elle est charmante. Prêtez-la-moi, je me charge bien de la lui faire trouver de son goût.
Tâchez. Vous me rendrez la vie.
En être là après un an de mariage, c’est inoui ! Il faut qu’il y ait de la sorcellerie là-dedans. Cette Blainville, avec son indigo, je la déteste des pieds à la tête. Elle a les yeux battus jusqu’au menton. Mathilde, voulez-vous faire une chose ? Il ne nous en coûte rien d’essayer. Votre mari viendra-t-il ce soir ?
Je n’en sais rien, mais il me l’a dit.
Comment étiez-vous quand il est sorti ?
Ah ! j’étais bien triste, et lui bien sévère.
Il viendra. Avez-vous du courage ? Quand j’ai une idée, je vous en avertis, il faut que je me saisisse au vol ; je me connais, je réussirai.
Ordonnez donc, je me soumets.
Passez dans ce cabinet, habillez-vous à la hâte, et jetez-vous dans ma voiture. Je ne veux pas vous envoyer au bal, mais il faut qu’en rentrant