vous ayez l’air d’y être allée. Vous vous ferez mener où vous voudrez, aux Invalides ou à la Bastille ; ce ne sera peut-être pas très divertissant, mais vous serez aussi bien là qu’ici pour ne pas dormir. Est-ce convenu ? Maintenant, prenez votre bourse, et enveloppez-la dans ce papier ; je vais mettre l’adresse. Bien, voilà qui est fait. Au coin de la rue, vous ferez arrêter ; vous direz à mon groom d’apporter ici ce petit paquet, de le remettre au premier domestique qu’il rencontrera, et de s’en aller sans autre explication.
Dites-moi du moins ce que vous voulez faire ?
Ce que je veux faire, enfant, est impossible à dire, et je vais voir si c’est possible à faire. Une fois pour toutes, vous fiez-vous à moi ?
Oui, tout au monde pour l’amour de lui.
Allons, preste ! Voilà une voiture.
C’est lui ; j’entends sa voix dans la cour.
Sauvez-vous ! Y a-t-il un escalier dérobé par-là ?
Oui, heureusement. Mais je ne suis pas coiffée ; comment croira-t-on à ce bal ?
Tenez, vous arrangerez cela en route.
Scène vii.
À genoux ! une telle femme à genoux ! Et ce monsieur-là qui la refuse ! Une femme de vingt ans, belle comme un ange et fidèle comme un lévrier ! Pauvre enfant, qui demande en grâce qu’on daigne accepter une bourse faite par elle en échange d’un cadeau de Mme de Blainville ! Mais quel abîme est donc le cœur de l’homme ! Ah ! ma foi, nous valons mieux qu’eux. (Elle s’asseoit et prend une brochure sur la table. Un instant après on frappe à la porte.) Entrez.