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Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 10.djvu/726

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REVUE DES DEUX MONDES.


Scène viii.


MADAME DE LÉRY, CHAVIGNY.
MADAME DE LÉRY, lisant d’un air distrait.

Bonsoir, comte. Voulez-vous du thé ?

CHAVIGNY

Je vous rends grâce. Je n’en prends jamais.

(Il s’asseoit et regarde autour de lui.)
MADAME DE LÉRY

Était-il amusant, ce bal ?

CHAVIGNY

Comme cela. N’y étiez-vous pas ?

MADAME DE LÉRY

Voilà une question qui n’est pas galante. Non, je n’y étais pas, mais j’y ai envoyé Mathilde, que vos regards semblent chercher.

CHAVIGNY

Vous plaisantez, à ce que je vois ?

MADAME DE LÉRY

Plaît-il ? Je vous demande pardon, je tiens un article d’une Revue qui m’intéresse beaucoup.

(Un silence. Chavigny inquiet se lève et se promène.)
CHAVIGNY

Est-ce que vraiment Mathilde est à ce bal ?

MADAME DE LÉRY

Mais oui ; vous voyez que je l’attends.

CHAVIGNY

C’est singulier ; elle ne voulait pas sortir lorsque vous le lui avez proposé.

MADAME DE LÉRY

Apparemment qu’elle a changé d’idée.

CHAVIGNY

Pourquoi n’y est-elle pas allée avec vous ?

MADAME DE LÉRY

Parce que je ne m’en suis plus souciée.

CHAVIGNY

Elle s’est donc passée de voiture ?

MADAME DE LÉRY

Non, je lui ai prêté la mienne. Avez-vous lu ça, monsieur de Chavigny ?