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REVUE DES DEUX MONDES.

nous les assurons de notre bienveillance royale et de notre protection souveraine, et ce sera le but de nos vœux les plus ardens et de nos constans efforts, de travailler avec une sollicitude paternelle à la prospérité et au bien-être des sujets que la divine Providence nous a confiés.

« Après avoir ainsi déterminé le but de nos efforts, nous avons acquis la conviction que, sous plus d’un rapport, la loi fondamentale ne répondait pas à nos désirs, dont l’objet unique est d’assurer le bien-être de nos fidèles sujets. Résolu de manifester immédiatement et avec franchise notre opinion sur cet objet important, nous n’hésitons pas à déclarer à nos fidèles sujets que nous ne trouvons pas dans la loi fondamentale, qui d’ailleurs n’a aucune force obligatoire pour nous, une garantie suffisante de leur bonheur que nous cherchons à consolider par tous nos efforts, conformément aux devoirs que nous a imposés la divine Providence. Toutefois nous sommes bien éloigné de vouloir arrêter notre résolution sur cet objet si intéressant avant d’avoir approfondi et examiné avec soin les questions qui peuvent s’y rattacher.

« Notre volonté royale, au contraire, est de soumettre à l’examen le plus consciencieux la question de savoir s’il faudra changer ou modifier la constitution, ou s’il conviendrait de revenir à l’état de choses qui a existé jusqu’à l’époque de la promulgation de la loi fondamentale actuelle ; à cet effet, nous convoquerons les états-généraux pour leur communiquer notre résolution royale. Nos fidèles sujets ont trouvé autrefois leur bonheur et leur satisfaction dans les dispositions de l’ancienne constitution héréditaire de leur pays. Un lien de dévouement, de fidélité et de confiance envers le souverain, transmis de génération en génération, assurait le bonheur du prince et celui de ses sujets. Nous souhaitons avec ardeur établir un rapport aussi avantageux. Nous n’avons pas exigé de nos ministres d’état et de cabinet, liés par un serment prêté à la loi fondamentale, leur contre-seing pour le présent décret d’avénement. Il n’a été contresigné que par notre ministre d’état et de cabinet, de Schele, qui a prêté serment entre nos mains, en laissant de côté tout engagement envers la loi fondamentale.

« Plein de confiance dans l’amour du peuple hanovrien, nous espérons que nos fidèles sujets attendront avec calme, et avec la plus grande confiance dans nos intentions paternelles, l’examen que nous ferons de la loi fondamentale, et qu’ils seront convaincus que nous aurons sous les yeux leur bien-être en procédant à cette investigation. Nous voulons en même temps que, jusqu’à nouvel ordre, tout suive dans notre royaume la marche accoutumée, et nous ordonnons que la présente proclamation soit affichée dans tous les lieux publics, et que, deux mois après, elle soit renvoyée à notre ministre de cabinet, après que la publication en aura été constatée.

Hanovre, 5 juin.
« Ernest-Auguste.
« G. V. Schele. »