Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 11.djvu/388

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
384
REVUE DES DEUX MONDES.

s’honore notre pays, d’Alembert, Diderot, Voltaire, trahissaient les intérêts de la France par leurs relations avec Catherine et Frédéric. Depuis six ans, la Revue a contribué à répandre, dans l’un et dans l’autre hémisphère, le nom, les idées et les travaux intellectuels de la France : elle a trouvé, au-delà des frontières, estime et sympathie, parce qu’on a reconnu, dans l’esprit qui l’anime, du patriotisme sans égoïsme et une affectueuse intelligence pour tout ce qui est grand et bon en tous pays et sous toutes les formes. Voilà qui peut nous consoler d’ineptes et calomnieuses insinuations. Nous avons été surpris de trouver au nombre des agresseurs de mauvaise foi, un journal qui vit sur une ancienne réputation de loyauté, et qui n’a aucun intérêt aujourd’hui à adresser, à qui que ce soit, des accusations personnelles. Nous l’engageons à plus de prudence et de modestie.

La Revue continuera ses courses et ses explorations, pleine de confiance dans l’équité et le discernement de la France, qui veut tout savoir, tout connaître, et qui comprend que la publicité de tous les faits est la meilleure sauvegarde de l’indépendance des peuples.


— Les nombreuses publications sur l’interprétation de la Bible et sur l’exégèse, qui se multiplient en Allemagne, semblent trouver peu d’écho en France, où la sympathie est réservée à des travaux plus actuels. Parmi ces tentatives, si rares ici, il est pourtant juste de distinguer la traduction nouvelle du Pentateuque, publiée par M. Glaire, professeur d’hébreu à la Sorbonne. La première livraison, contenant la Genèse, se fait remarquer, outre la correction du texte, par une grande exactitude et une scrupuleuse précision, qui rétablissent en bien des points le sens et la clarté. La couleur orientale de la Bible puise dans cette fidélité de traduction une nouvelle fraîcheur et une nouvelle vie. Il n’est pas jusqu’au son bizarre de ces noms hébreux, que M. Glaire a restitués, comme a fait M. Augustin Thierry pour les noms franks, qui ne prête à cette œuvre consciencieuse et patiente un caractère nouveau de scrupuleuse reproduction.


Mauprat, déjà connu des lecteurs de la Revue, paraîtra dans les premiers jours d’août en deux beaux volumes in-8o[1]. Nous ne doutons pas que les épisodes variés de ce beau récit n’obtiennent, à une seconde lecture, un succès éclatant et durable. La Revue consacrera prochainement un article spécial aux Œuvres complètes de George Sand.


F. BULOZ.
  1. Chez Félix Bonnaire, rue des Beaux-Arts, 10.