Page:Revue des Deux Mondes - 1838 - tome 14.djvu/585

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


DE
LA POLITIQUE
DE LA FRANCE
EN AFRIQUE.

Au point où en sont les choses, il serait superflu, et en quelque sorte puéril, d’agiter encore la question de savoir si nous évacuerons l’Afrique ou si nous y resterons. Grace à Dieu, cette question n’en est plus une ; le bon sens national l’a tranchée. Déjà le lendemain de la conquête l’évacuation était impossible ; aujourd’hui elle serait honteuse ; encore quelques années, et elle paraîtra ce qu’elle eût été le lendemain de la conquête, ce qu’elle serait aujourd’hui, ce qu’elle n’a jamais cessé d’être, contraire aux vrais, aux grands intérêts de la France. Dire qu’Alger est une colonie, c’est mal parler ; Alger est un empire, un empire en Afrique, un empire sur la Méditerranée, un empire à deux journées de Toulon. Or, quand la Providence fait tomber un empire entre les mains d’une nation puissante, ou le cœur de cette nation ne bat plus et ses destinées sur la terre sont accomplies, ou elle sent la grandeur du don qui lui est fait, et le témoigne en le gardant. La France a noblement subi cette épreuve ; à l’enthousiasme avec lequel elle a accepté sa conquête, à