enquêtes. La loi des faillites, votée dans cette session, améliore les rapports commerciaux, et protége la probité contre la mauvaise foi. La loi contre l’agiotage n’a pu être présentée cette année ; mais on sait ce qui a rendu cette session si longue et si difficile, et ce n’est pas à M. Duvergier de reprocher au gouvernement les effets des embarras que lui et ses amis ont suscités. Telle qu’elle est, la session a été toutefois d’une immense importance pour le bien moral et pour le bien matériel de la France ; et nous applaudirions au ministère des doctrinaires, si quelque jour ils étaient assez heureux et assez habiles pour doter le pays d’une masse de lois aussi bonnes. En attendant, nous ne pouvons que nous reporter à ce qu’ils ont fait quand ils étaient aux affaires. Qui les empêchait de présenter de pareilles lois ? Au lieu de cela, nous n’avons vu que des lois politiques, des lois acerbes, heureusement impossibles à réaliser, et repoussées par la chambre. L’opinion n’était pas éparpillée alors, les opinions divisées, comme s’en plaint aujourd’hui M. Duvergier, et la majorité compacte qu’il cherche, se trouva à cette époque dont nous parlons. Elle se leva tout entière contre le parti doctrinaire, et le força d’abandonner ce pouvoir qu’il cherche à ressaisir.
Quoique M. Duvergier de Hauranne et ses amis abusent un peu de leur position de vaincus, il faut respecter la douleur qu’ils éprouvent de se voir rejeter, par leur faute, loin du maniement des affaires ; nous n’imiterons donc pas M. Duvergier de Hauranne, qui est impitoyable dans ses récriminations, et qui va jusqu’à tirer une conséquence grave pour la société, et contre le ministère, d’une réduction opérée par la chambre dans les bénéfices des receveurs-généraux. Nous ne rechercherons pas à qui s’adresse cette doléance ; mais si l’on voulait énumérer les petits faits de la session, on verrait que le ministère, qui a obtenu la pension de Mme de Damrémont, celle de la comtesse Lipano, des travaux publics pour Paris, n’a pas à se plaindre de la rigueur de la chambre. Si ces faits rapprochés ont l’importance que donne M. Duvergier à ceux qu’il cite, il faudrait renverser les deux conséquences qu’il en fait ressortir. L’une de ces conséquences est que la chambre n’a pas voulu se laisser influencer par le ministère, l’autre qu’il a dû sacrifier la dignité du pouvoir, en subissant cet échec. Quant à nous, qui savons, comme tout député devrait le savoir, comment se votent le plus souvent les questions secondaires, nous ne conclurons rien de tout ceci, sinon que M. Duvergier de Hauranne est un ennemi bien minutieux. Finissant comme lui, nous nous bornerons seulement à rétorquer sa conclusion, et à dire : « Pour expliquer sa situation, dont il ne peut se dissimuler le danger, le parti doctrinaire se croit obligé d’imaginer je ne sais quelles ridicules chimères d’usurpations royales et d’avances à tous les partis ! Qu’on veuille donc enfin comprendre que si la chambre a le droit de renverser les ministres, cette prérogative ne saurait être arbitraire, et que ce serait une prétention insensée que de vouloir diriger une assemblée puissante au gré de quelques ambitions individuelles qui lui sont étrangères, et auxquelles elle n’accorde qu’un appui négatif. Que l’on reconnaisse qu’un tel appui ne donne ni force, ni considéra-