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VOYAGEURS
ET
GÉOGRAPHES MODERNES.

I.

M. ADRIEN BALBI.


Quelque vaste que soit le champ des sciences qui relèvent uniquement de la pensée, il est facile de s’assurer, après un examen attentif, que les anciens l’avaient déjà foulé dans bien des sens et que les modernes n’en ont guère reculé les limites. En métaphysique et en morale, par exemple, ne semble-t-il pas que tout ce qu’il y avait de pertinent à dire ait été dit en des siècles plus philosophiques que les nôtres, et n’est-il pas évident que, si l’on voulait interroger avec quelque soin les origines de nos spéculations actuelles, des plus téméraires comme des plus timides, on retrouverait, en remontant les âges, les preuves de leur filiation et les traces de leur généalogie ? Peu de noms récens, peu d’idées nouvelles sortiraient intacts de cette recherche d’une paternité antérieure, et l’on pourrait inscrire tout d’abord, sur cette table ontologique, les Orientaux avant Pythagore et Pythagore avant Spinosa, Pyrrhon avant Bayle, Parménide