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THE LADY OF LYONS.

speare ne saurait justifier ce mélange. Poète, acteur et directeur, a-t-il mêlé volontairement les vers et la prose dans la même pièce ? Il est permis d’en douter. Quant à l’exemple des tragiques grecs, il est encore moins concluant ; car, si les personnages et le chœur ne parlent pas dans un rhythme uniforme, du moins ils parlent toujours en vers, et la déclamation notée des acteurs d’Athènes donnait, sans doute, à cette variété de rhythmes un charme dont le dialogue parlé ne peut nous donner l’idée. Si donc M. Bulwer veut imiter Shakespeare, il faut qu’il renonce au mélange des vers et de la prose, et qu’il s’efforce de reproduire la grandeur et la beauté idéale de son modèle. Qu’il relise Othello et qu’il juge la dame de Lyon, il sera plus sévère que nous pour son œuvre.


Gustave Planche