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LES
CHEMINS DE FER.

L’ÉTAT,

LES COMPAGNIES

Il est temps de sortir enfin de toute cette poésie des chemins de fer qu’on avait su, il est vrai, nous rendre si attrayante et dont on a enivré le public pendant plusieurs années, sans y mêler assez de vues positives d’administration et sans rien produire. On nous a assez raconté les merveilles accomplies chez plusieurs nations étrangères, au profit de la circulation rapide des personnes et des choses ; on nous a assez présagé, pour la France, des prodiges plus grands encore, si elle voulait se mettre à l’œuvre. Mais on s’est moins inquiété de nous apprendre comment elle devrait se mettre à l’œuvre, et quelles seraient les conditions particulières de son activité dans cette voie d’industrie si nouvelle. Quand on a essayé de nous en dire quelque chose, on s’est trompé : aussi la France cherche-t-elle encore, à l’heure qu’il est, pour les chemins de fer qu’elle veut et doit se donner, et dont on l’a chargée aventureusement l’an dernier, quel sera le mode d’exécution, non pas le meilleur, peut-être, mais le plus conforme à son peu d’expérience de la grande spéculation, à la division extrême de ses fortunes privées, et à cette habitude enfin de