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Page:Revue des Deux Mondes - 1839 - tome 18.djvu/243

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SALON
DE 1839.

SECOND ARTICLE.


Depuis la fin du mois dernier, l’arrangement des tableaux a été changé en partie, surtout dans le grand salon carré. Le but de ces mutations, qui ont lieu tous les ans, est, je crois, de faire jouir, à tour de rôle, un certain nombre d’artistes du peu de bonnes places dont il soit possible de disposer. Ce que les peintres demandent surtout, c’est du jour, et le jour est rare dans le musée du Louvre. Comme je m’en étonnais, un de mes amis m’a dit que l’architecte des musées royaux définissait un musée : un monument orné de tableaux. J’ai compris que le mal était sans remède.

En rentrant au salon, après ces changemens de places, il m’a semblé voir quantité d’ouvrages nouveaux. On m’assure qu’ils étaient tous exposés depuis le 1er mars, et pourtant jusqu’ici ils m’avaient échappé, bien que je sois un des plus assidus visiteurs de l’exposition. Aujourd’hui, plusieurs me semblent remarquables, si bien que, pour mon honneur, j’aime à croire qu’ils étaient parfaitement cachés. Qui sait si, en furetant dans les travées les plus sombres, on n’y découvrirait pas quelque chef-d’œuvre ? — Ce n’est pas, au reste, de