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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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30 juin 1839.


Les dernières discussions de la chambre ont porté particulièrement sur les affaires extérieures, et le ministère a essayé d’établir sa politique sur plusieurs points. Le traité conclu avec le Mexique par l’amiral Baudin, les instructions données ou plutôt renouvelées aux commandans de nos stations navales sur les côtes d’Espagne, ont donné lieu surtout à de sérieuses explications. Le ministère nous permettra de lui adresser quelques observations au sujet des paroles que plusieurs de ses membres ont prononcées dans ces deux discussions.

Nous ne nous arrêterons pas aux tergiversations et aux contradictions des ministres, au sujet du traité du 9 mars, conclu par l’amiral Baudin. Le ministère est maître de ratifier ou de ne pas ratifier ce traité, et même de changer complètement d’avis du jour au lendemain, comme a fait deux fois en cette circonstance M. le maréchal Soult. C’est pour le ministère une question de considération dans la chambre, et nous ne nous en mêlerons pas ; mais un droit que nous ne lui reconnaissons pas, c’est celui d’altérer ou de dénaturer les faits, et c’est ce qui a eu lieu, ce nous semble, dans la discussion relative au traité du Mexique.

La commission de la chambre, chargée de l’examen des crédits, donnait son approbation au traité conclu entre la France et le Mexique ; mais elle reprochait au gouvernement d’avoir agi avec lenteur, et de n’avoir pas bloqué assez énergiquement le port de la Véra-Cruz, lors de l’expédition qui précéda celle de M. l’amiral Baudin. Il y avait plusieurs choses à répondre à ces reproches, et un ancien ministre du 15 avril s’est chargé d’en dire une partie à la chambre. Les plaintes des négocians français établis au Mexique ont donné lieu, depuis plusieurs années, aux réclamations du gouvernement français, et, en dernier lieu, M. le baron Deffaudis, notre ministre plénipotentiaire au Mexique, formula ces réclamations en une sommation directe qu’il adressa au gouvernement de la république mexicaine. Par cette note, M. Deffaudis réclamait, en faveur des Français résidant au Mexique, le paiement d’une indemnité de 600,000 piastres, le libre commerce de détail, et l’exemption des