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DÉPÊCHES DU DUC DE WELLINGTON.

est très simple et à peu près conforme à ce que nous savons. Toulouse est défendu de trois côtés par le canal du Languedoc et la Garonne. À la gauche de cette rivière, le faubourg que l’ennemi (les Français) avait fortifié par des ouvrages de campagne, formait une bonne tête de pont. En même temps, les Français avaient établi une tête de pont à tous les ponts du canal, qui étaient défendus par un feu de mousqueterie et couverts par l’artillerie des anciens remparts de la ville. Le long du canal, à l’est, en face de la rivière d’Ers, est une hauteur qui s’étend près de Montaudran. Les Français avaient fortifié cette hauteur par quatre redoutes liées entre elles par des lignes de retranchemens, et ils avaient fait tous les préparatifs de défense de cette position avec une célérité que lord Wellington se plaît à déclarer extraordinaire. L’armée française avait également rompu tous les ponts sur l’Ers, et couvert ainsi sa droite. La route de l’Ariège à Toulouse étant impraticable pour la cavalerie et l’artillerie, le général anglais n’avait d’autre alternative que de se retirer ou d’attaquer les Français dans cette position.

La nécessité d’établir une communication avec le corps du général sir Rowland Hill, en jetant plus haut des pontons sur la Garonne, occupa les Anglais pendant toute la journée du 9.

Le plan de lord Wellington était d’ordonner au maréchal sir William Beresford, qui était sur la droite de l’Ers avec la 4e et la 6e division, de passer cette rivière au pont de la Croix d’Orade, de prendre possession de Montblanc, et de marcher le long de la gauche de l’Ers pour tourner la droite des Français, tandis que le général don Manuel Freyre avec le corps espagnol, et soutenu par la cavalerie anglaise, attaquerait de front. Le général de division sir Stapleton Cotton devait suivre le mouvement du maréchal Beresford avec la brigade de hussards de lord Edward Sommerset, et la brigade du colonel Vivian devait observer les mouvemens de la cavalerie française sur les deux rives de l’Ers.

Le 3e régiment et les troupes légères commandées par sir Thomas Picton et le baron Alten, et la brigade de cavalerie allemande, avaient ordre d’observer les parties basses du canal et les têtes de ponts, pendant que le général Hill observait le faubourg à la gauche de la Garonne.

Le maréchal Beresford passa l’Ers, forma son corps en trois colonnes au village de Croix d’Orade, et alla occuper Montblanc à la tête de la 4e division. Il suivit ensuite l’Ers dans le même ordre, et dans une direction parallèle à notre position fortifiée, et, parvenu au