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POÈTES
ET
ROMANCIERS MODERNES
DE LA FRANCE.

XXXV.
Népomucène Lemercier.


À la fin du XVIIIe siècle, — c’est une ingénieuse remarque de Grimm, — de tous les ouvrages de l’esprit, celui qu’on pouvait faire avec le moins de talent et d’imagination, c’était une tragédie médiocre. Après Voltaire, le théâtre ne vécut que du souvenir des maîtres, et la pire de toutes les races littéraires, je veux dire les imitateurs, tint exclusivement la scène française. On n’avait même plus des tragédies vulgaires, mais françaises, comme celles de De Belloy, et il fallait la verve bruyante de Beaumarchais pour faire diversion aux froids dialogues de Saurin, de Lemierre et de La Harpe. En versifiant des scènes atténuées de Shakspeare, Ducis ne faisait que ré-