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DE
L’INFLUENCE FRANÇAISE
EN ITALIE.


Après la chute de l’empire romain, les différentes provinces occupées par les barbares furent soumises à des lois dont la base commune était le droit de conquête, et auxquelles ce droit donnait partout un air de ressemblance. Devenant tour à tour la proie de nouveaux envahisseurs qui se les disputaient, bouleversées par des révolutions toujours renaissantes, auxquelles les anciens habitans assistaient en esclaves, ces provinces furent divisées en plusieurs états, quelquefois indépendans les uns des autres, souvent rattachés par le principe féodal. Partout où ce principe était en vigueur, le suzerain dut toujours finir par soumettre ses vassaux : là où il n’y avait que des pairs, il devait se rencontrer tôt ou tard un chef plus habile ou plus hardi que les autres, capable de triompher de ses rivaux. Ce travail de dissolution et de recomposition s’est opéré plus ou moins lentement dans toute l’Europe. C’est ainsi qu’après les invasions des Saxons et des Jutes, l’Angleterre fut divisée en sept royaumes qu’Egbert ne put réunir qu’au bout de trois cents ans, et que l’Espagne, envahie tour à tour par les Alains, les Vandales, les Huns, les Visigoths et les Maures, fut partagée en un si grand nombre d’états. Il fallut onze