ditoire des marques d’une adhésion complète. M. Victor Hugo, au contraire, a laissé des marques rayonner toutes ses pensées sans parvenir à les concentrer. Il n’a été l’homme d’aucun parti, d’aucune opinion même. On l’accuse d’avoir flatté la convention ; on se trompe. Il ne lui a fait grace du souvenir d’aucun de ses crimes ; il n’a oublié ni l’échafaud d’André Chénier, ni le fiacre du 21 janvier, ni la pique du 2 septembre. Il a agi de même avec Napoléon. L’auréole de gloire qui l’entoure ne lui a point caché le fossé de Vincennes. Si, par cette évocation puissante des grandes choses qui ont marqué nos cinquante dernières années, l’auteur a voulu frapper vivement les imaginations, il a réussi ; s’il a cru faire davantage, il se trompe. Singulier contraste ! M. Victor Hugo, qui s’est emprisonné dans la politique, n’a fait, en définitive, qu’un grand et beau discours littéraire, et M. de Salvandy, en appréciant des drames, des romans, des poésies lyriques, ce qu’il a fait d’ailleurs en écrivain élégant et littéraire, a obtenu surtout un succès politique.