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LITTÉRATURE DE L’ARCHIPEL D’ASIE.

circonscrite dans l’Inde anglaise, est devenue générale, et a pris dans les travaux d’érudition le rang éminent qu’elle a droit d’occuper. Les langues du nord et du centre de l’Asie, ces immenses provinces de l’empire russe, commencent à être cultivées par les philologues de Saint-Pétersbourg et de Kasan avec une ardeur qui promet les plus heureux résultats. Le chinois, qui, depuis nos missions du XVIIe siècle, semble être devenu le domaine spécial des orientalistes français, s’offre à nous aujourd’hui, en présence de la lutte que le céleste empire soutient contre l’Angleterre, avec un nouveau caractère d’utilité et d’intérêt. L’établissement de notre domination en Afrique, les évènemens récens dont l’Égypte et la Syrie viennent d’être le théâtre, et ceux que l’avenir prépare, ajoutent à l’importance, déjà si grande, qu’a eue de tout temps l’étude des idiomes parlés dans ces contrées. Au milieu des recherches dont l’Orient est ainsi devenu l’objet, une large place appartient aux langues malaye et javanaise ; tant de points de contact les rattachent aux études asiatiques, qu’elles forment le complément nécessaire ; L’Asie a exercé sur le monde océanique une influence non moins profonde que sur notre Europe, et l’histoire de cette influence est écrite tout au long dans les monumens de ces deux langues. Considérées dans l’ensemble du système auquel elles se rattachent, elles méritent à bien plus de titres d’entrer dans le cercle agrandi de l’érudition orientale, car elles sont la clé de tout ce système, un moyen d’initiation à la connaissance d’un monde où la science aujourd’hui a tant à chercher et à découvrir.


Ed. Dulaurier.