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DE LA POÉSIE LYRIQUE EN ALLEMAGNE.
Belle meunière,
Dis-moi ton nom.
LA MEUNIÈRE.
Lise.
LE PAGE.
Vas-tu, ce rateau dans la main ?
LA MEUNIÈRE.
À la terre,
Au champ de mon père.
LE PAGE.
Et seule ainsi par le chemin ?
LA MEUNIÈRE.
On doit rentrer le foin ; voilà
Ce que mon rateau signifie.
Les poires mûrissent déjà,
Et je les veux cueillir.
LE PAGE.
Est-il point un feuillage épais, silencieux ?
LA MEUNIÈRE.
J’en sais deux,
Un de chaque côté.
LE PAGE.
La plus chaude du jour, quand le ciel est en feu,
Nous viendrons, n’est-ce pas ? nous dérober un peu
Dans cette verte et discrète demeure.
LA MEUNIÈRE.
Bon ! et les histoires !
LE PAGE.
Reposer dans mes bras ? Réponds.
LA MEUNIÈRE.
Celui qui dans ses bras prend la belle meunière
Est à l’instant même connu.
J’aurais l’ame toute froissée