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DES
PUBLICATIONS HISTORIQUES
EN ITALIE.

Ce n’est pas chose facile de connaître à Paris ce qu’on imprime en Italie, et nous savons par expérience qu’il est plus aisé et plus expéditif de faire venir des livres de Calcutta et de Canton, que d’en recevoir de Palerme ou de Rome. Les Italiens, qui se plaignent d’être négligés et qui taxent volontiers d’indifférence les autres peuples, ne devraient pas oublier que les livres sont, comme toute autre chose, une marchandise, et que, pour répandre ses produits à l’étranger, il faut s’occuper de les y faire connaître, et d’aplanir les obstacles qui en empêchent la libre transmission. Ordinairement ces obstacles ne viennent que des consommateurs, qui, pour protéger la production dans leur pays, ont imaginé ce qu’on appelle aujourd’hui des lois protectrices. Mais il en est tout autrement dans le cas dont nous parlons : tandis que les livres italiens peuvent entrer librement en France, et que les livres français, soumis au-delà des Alpes à l’examen d’une censure méfiante, sont en outre, dans quelques états, frappés d’un droit d’entrée exorbitant, l’Italie est inondée de livres et de journaux français, et on ne peut se procurer nulle part à Paris les ouvrages italiens les plus importans. L’ascendant de la France, sa position géographique, l’universalité de la langue et de la littéra-