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Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 2.djvu/124

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REVUE DES DEUX MONDES.

M. le docteur Brandis, alors en Grèce, M. Rhallis, maintenant ministre de la justice, et M. G. Dokos, qui méritent d’être mentionnés spécialement, conçurent le projet de doter, par des souscriptions volontaires, l’université d’un bel et spacieux édifice, propre à contenir, non-seulement les salles des cours et les amphithéâtres, mais aussi les galeries nécessaires pour les bibliothèques et les collections scientifiques. Grace à ce plan patriotique, la partie la plus dispendieuse des constructions est déjà terminée[1]. Le roi a voulu concourir lui-même à l’accomplissement de cette œuvre d’utilité publique par un don de 6,000 drachmes, pris sur sa cassette particulière.

Telle est l’histoire du progrès de l’instruction publique en Grèce depuis douze ans. Voici maintenant le tableau de l’état actuel de l’enseignement dans ce jeune royaume. Si l’on songe au peu de ressources financières qu’il possède et à ce qu’il y a eu à faire dans un pays où tout était à créer, on reconnaîtra que ce que j’ai dit en commençant du zèle que la nation et le gouvernement apportent à l’organisation et à l’extension de la science n’a rien d’exagéré.

UNIVERSITÉ OTHONIENNE.

Elle compte 30 professeurs, dont 2 appartiennent à la faculté de théologie, 6 à la faculté de droit, 9 à la faculté de médecine, et 13 à la faculté de philosophie ; elle possède en outre un nombre assez considérable d’instituteurs privés. Parmi les professeurs, 20 ont étudié aux universités d’Allemagne, 9 en France, et 1 en Italie. Quant à leur origine, 23 sont Grecs, mais appartenant aux contrées non comprises dans le royaume de Grèce, 2 sont originaires du royaume même, et 5 sont allemands. Se sont fait inscrire comme étudians depuis 1837 192 jeunes gens, dont 24 pour la théologie, 62 pour la jurisprudence, 58 pour la médecine, et 48 pour les sciences philosophiques ou philologiques. — Sur ces 192 étudians, 92 ont achevé leurs études ; les autres les poursuivent sans interruption ; 95 de ces étudians sont nationaux, et 97 sont grecs nés hors du royaume. Outre ces étudians proprement dits, qui ont terminé leurs premières études dans un gymnase quelconque du royaume, ou qui au moins en ont obtenu après examen le certificat de capacité exigé, il existe

  1. Le bâtiment de l’université est construit avec goût dans le style antique. La bibliothèque, qui en fait partie, peut contenir deux cent mille volumes.