Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 4.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



ÉTUDES
SUR L’ANGLETERRE.

II.
SAINT-GILES.

On a vu dans White-Chapel la population qui vit des restes de Londres. Pour compléter la description du genre parasite en Angleterre, il est à propos de faire connaître celle qui exploite les vices et qui rançonne les faiblesses de cette opulente cité. Les vagabonds, les prostituées et les malfaiteurs abondent dans toutes les capitales : il semble que la richesse les attire aussi invinciblement que la lumière traîne l’ombre après soi, et les grandes agglomérations d’hommes les abritent comme un mal caché dans leurs profondeurs. Partout aussi les classes dangereuses de la société affectionnent certains quartiers qu’elles s’approprient et qu’elles infestent. Communément ces quartiers immondes se trouvent situés dans le voisinage des rues qui étalent la circulation la plus active et le luxe le plus brillant. Ce sont des postes d’observation du haut desquels les vautours de la civilisation guettent leur proie ; ce sont les repaires du