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et le siège ; dans l’Université, le professorat et l’administration ; dans les finances, la partie active et la partie sédentaire ; presque partout, les bureaux de l’administration centrale et les emplois extérieurs. Les besoins du service et les convenances personnelles peuvent réclamer le passage d’une branche à l’autre. Il y est pourvu à l’aide des assimilations de grades établies par des dispositions expresses ou par l’usage. Ces assimilations n’existent point d’un département ministériel à l’autre. En général chaque administration est jalouse des positions qu’elle possède, mais la latitude laissée au choix permet, dans les services qui le comportent, de faire au dehors les emprunts commandés par l’intérêt public.

Dans les parties de l’administration qui sont bien constituées, la règle de l’avancement est qu’aucune nomination ne peut se faire que parmi les titulaires du grade ou de la classe immédiatement inférieure à l’emploi vacant. Les lois ou les règlemens le prescrivent ainsi dans l’armée, dans les ponts-et-chaussées et les mines, dans les consulats, dans l’Université, dans les administrations financières. Cette règle est appliquée à l’administration centrale de la guerre ; elle a été écartée dans les autres ministères. Aux affaires étrangères, à la justice, aux cultes, à la marine, une portion seulement des emplois intermédiaires de rédacteurs, de commis principaux, de sous-chefs, est réservée à l’avancement. On n’a posé aucune règle pour les emplois supérieurs. A la guerre, le mode d’avancement est réglé jusqu’à l’emploi de chef de bureau. Dans les départemens de l’intérieur, du commerce, de l’instruction publique, les emplois sont accessibles à tous les fonctionnaires du département, sans distinction. Les autres ministères se sont donné une liberté illimitée. On s’est seulement attaché, dans presque toutes les administrations centrales, à prendre des mesures contre un avancement trop rapide. Il y faut avoir passé un temps déterminé dans un grade ou dans une classe pour pouvoir monter dans le grade ou la classe supérieure. Le temps est fixé à deux ans dans tous les ministères, excepté ceux de l’intérieur et de l’instruction publique, où l’on n’exige qu’une année.

Ces règles, même les plus sévères, laissent toutes une part à l’appréciation du pouvoir qui doit nommer. Pour le guider dans cette tâche délicate, plusieurs espèces de procédés sont établis. Dans quelques services, la capacité des employés est mise à des épreuves déterminées. Les inspecteurs-généraux-adjoints des finances doivent avoir fait deux tournées d’inspection. Les employés des contributions directes sont obligés d’exécuter certains travaux qui sont transmis à