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l’administration centrale. C’est la seule obligation qui ait le caractère d’un examen. L’examen n’est une condition de l’avancement que pour quelques emplois les moins élevés, et dont les titulaires sont encore dans une sorte de position d’essai, par exemple dans quelques administrations financières et dans les bureaux de la guerre. Il y est suppléé par les comptes-rendus périodiques qui sont demandés aux chefs intermédiaires. Ces comptes-rendus doivent être fournis, à des époques fixes, par les présidens des comités du conseil d’état pour les auditeurs placés sous leurs ordres, par les directeurs pour les administrations financières, par le secrétaire-général du ministère pour les bureaux de la justice, par le directeur des cultes pour les bureaux de sa direction, par les chefs respectifs pour les bureaux de l’intérieur. Dans les bureaux de la guerre, les sous-chefs, commis principaux, rédacteurs et vérificateurs, tiennent un carnet sur lequel ils inscrivent chaque jour l’analyse succincte des affaires qu’ils ont traitées ; ces carnets visés par le chef du bureau, renouvelés tous les ans et classés comme archives, servent de base aux propositions d’avancement. Dans l’armée, les nominations au choix sont préparées par les tableaux d’avancement. Chaque année, des inspecteurs-généraux parcourent toute la France, visitent les établissemens et les corps militaires, se tiennent au courant de l’état du service, de la conduite de tous les officiers, et dressent les tableaux sur lesquels se font les promotions ; nul ne peut obtenir de l’avancement s’il n’y est inscrit. Les choix sont ainsi circonscrits dans le cercle des hommes qui ont été à l’avance déclarés dignes. Des tableaux semblables sont dressés dans le service actif des douanes, qui est organisé à l’instar de l’armée. Le ministre actuel de l’instruction publique a annoncé l’intention d’introduire aussi dans son département les tableaux d’avancement. Il est procédé autrement encore dans la magistrature. Les nominations sont précédées des présentations des chefs des cours royales. Toutes les fois qu’un emploi est vacant, le premier président et le procureur-général doivent adresser au garde-des-sceaux une liste triple de candidats. Le ministre propose au roi celui des candidats qui lui paraît devoir être préféré, mais il n’est pas tenu de se renfermer dans la liste des candidats. Les présentations des chefs intermédiaires sont le mode le plus habituellement suivi dans les diverses administrations. Il est naturel que ceux qui suivent l’employé dans ses actes journaliers témoignent de son aptitude et de ses droits à une récompense. Il est bon que la responsabilité de chacun soit ainsi engagée, et plus s’étend le nombre de ceux