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Page:Revue des Deux Mondes - 1845 - tome 11.djvu/1014

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bureau, de chef de division et de directeur dans les administrations centrales, d’inspecteur-général dans les services du ministère de l’intérieur. Ces emplois, il est vrai, sont d’une espèce particulière, et ne peuvent être soumis à des règles aussi étroites que ceux des finances ou des ponts-et-chaussées ; ils ne sont point purement techniques, et plusieurs touchent à la politique. Cependant, nous ne trouvons aucun motif plausible pour ne pas circonscrire le choix dans le cercle des fonctionnaires déjà éprouvés et instruits dans des postes moins élevés. A quelles catégories seraient empruntées les promotions faites hors de ce cercle ? On a vu, à d’autres époques, dans les momens de crise, où les choix hiérarchiques cédaient le pas aux nécessités politiques, ce que l’administration en pouvait attendre. Un sous-préfet, un préfet, un chef du service central, un inspecteur-général, ne s’improvisent point. Combien d’intérêts confiés à leur zèle ! quelle somme de connaissances indispensables : l’économie politique et sociale, la statistique, le droit publie et administratif, les traditions consacrées par l’usage ! Les meilleurs choix ont été faits dans la hiérarchie, et si, parmi ceux qui lui étaient étrangers, plusieurs n’ont pas compromis le service public, aucun n’a toutefois fait briller des qualités qu’on n’eût pas rencontrées au moins au même degré dans les catégories fournies par les cadres administratifs. Ces catégories sont nombreuses, elles renferment des esprits et des capacités de tout genre ; on ne risquerait jamais, en s’y renfermant, de ne point pouvoir donner à chaque emploi un agent capable et à chaque nécessité publique une satisfaction complète.

En dehors de ces services généraux, le mode de recrutement et d’avancement intérieur de la cour des comptes réclame une attention spéciale. Sa constitution primitive portait l’empreinte des principes d’ordre et de régularité qui régnaient sous l’empire. En cas de vacance d’une place de conseiller maître, il devait être fait une liste de six référendaires distingués par leur talent et leur zèle ; la nomination ne devait donc pas être entièrement arbitraire. Les référendaires étant divisés en deux classes, l’ancienneté déterminait pour moitié le passage de la seconde à la première : cette dernière règle était absolue, et il a fallu la respecter ; mais pour la nomination des référendaires et des conseillers maîtres, aucune condition n’est exigée, et les choix ont plus d’une fois donné lieu aux plaintes les plus vives. Rien ne serait pourtant plus facile que de régler ces nominations de manière à donner tout à la fois à la cour des comptes des magistrats très habiles et très recommandables, et aux divers services financiers, par l’espoir