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Page:Revue des Deux Mondes - 1845 - tome 11.djvu/587

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SOUVENIRS


D'UNE


CAMPAGNE D'AFRIQUE.




J’ai souvent entendu reprocher au gouvernement de n’avoir pas fourni à M. le maréchal Clauzel les moyens nécessaires pour réussir dans l’expédition de Constantine, dont le commandement lui avait été confié. Le ministère, prétendait-on, dans cette circonstance, aurait plutôt écouté ses ressentimens personnels que songé au succès de nos armes, et le député de l’opposition se serait ainsi vu refuser les hommes et l’argent dont la gloire du général en chef aurait pu profiter. Sans me faire entièrement garant de la sympathie des membres du cabinet du 6 septembre pour l’illustre maréchal, j’ai toujours eu beaucoup de répugnance à admettre comme vraisemblable une pareille supposition, et je serais bien plutôt porté à croire que le ministère, tout aussi bien que le commandant de l’armée expéditionnaire lui-même, étaient loin de s’attendre aux difficultés très sérieuses que présentait l’entreprise projetée contre Achmet et contre la capitale de son beylik. Les préparatifs de la campagne de 1836 durent se ressentir de cette confiance un peu aveugle en notre supériorité dont nous avons