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des aspirans au surnumérariat. Des attachés ont été créés au ministère de l’intérieur pour les emplois du service extérieur, et au ministère des affaires étrangères pour les bureaux et les ambassades. Le titre d’auxiliaire a été adopté dans le personnel des conducteurs des ponts-et-chaussées, dans le service de santé militaire, dans l’intendance militaire et au dépôt de la guerre ; il désigne aussi, dans quelques administrations, des employés accidentels, créés pour des besoins extraordinaires. Tantôt, et par exemple dans les régies financières, le surnumérariat est un préalable nécessaire à l’obtention des emplois, et sauf le cas de renvoi pour défaut de zèle ou de capacité, il ouvre des droits certains ; tantôt il n’est ni une condition, ni un titre. Dans l’administration des postes, aucun employé n’est admis qu’après un essai de trois mois. La durée du stage, sous quelque dénomination qu’il s’accomplisse, est subordonnée au mérite des candidats et au nombre des vacances. Les auditeurs au conseil d’état sont rayés au bout de six ans, s’ils n’ont pas été appelés à un emploi en titre. Les surnuméraires ne peuvent être placés qu’après six mois d’exercice dans les bureaux des travaux publics, qu’après deux ans au ministère de l’intérieur et dans le service de perception des contributions directes. Le stage des magistrats des cours et tribunaux consiste seulement dans l’exercice nominal ou réel de la profession d’avocat pendant deux ans ; pour d’autres fonctionnaires, il résulte de services déjà rendus à un titre différent. Les bureaux de la marine sont ouverts à ceux qui ont servi trois ans dans une autre branche de ce département, ceux des travaux publics aux ingénieurs des ponts-et-chaussées et des mines, aux conducteurs, garde-mines et inspecteurs de la navigation, ceux de l’intérieur à tous les fonctionnaires du même département, ceux enfin de l’instruction publique à tous les membres de l’Université. Les personnes qui ont servi sept ans dans l’administration, ou dont l’emploi a été supprimé, peuvent être appelées aux places de percepteurs, sans surnumérariat.

Parmi tous les moyens d’admission, le concours offre les garanties les plus réelles. Quand il se joint à des études dans une école spéciale, il ne laisse rien à désirer ; mais tous les services ne comportent pas la création d’une école. L’examen n’est pas toujours sérieux : l’administration se réserve le droit de désigner les juges, les questions et les candidats ; c’est trop d’arbitraire à la fois. La faveur et le népotisme peuvent se glisser dans les nominations à l’aide de l’examen, loin qu’il les exclue. Les diplômes s’obtiennent souvent avec une grande facilité, et l’on a pu remarquer que parfois ils ne se rapportent que fort indirectement