Vivat ! vivat !
Je proteste.
Silence ! à la porte ! Vive le comte Henri !
Si l’un de vous a quelque reproche à me faire, qu’il paraisse, mais qu’il ne se cache pas au milieu de la foule. (Silence.) Mon père, je prends ce sabre, et que Dieu me punisse si par lui je ne vous sauve pas !
Mon Dieu, donne-lui ta force, embrase-le de ton esprit saint. De nos ennemis délivre-nous, Seigneur !
Jurez tous maintenant que vous voulez défendre la foi et la gloire de vos ancêtres, que vous pourrez mourir de faim ou de soif, mais non de honte, que vous ne reconnaissez de loi que la loi divine, de maître que Dieu.
Nous le jurons ! (L’archevêque s’agenouille et élève la croix. Tout le monde s’agenouille.) Que le lâche, que le parjure, que le traître, soient frappés de ta colère, ô Seigneur Dieu !
A présent, je vous promets la gloire, mais c’est à Dieu qu’il vous faut demander la victoire. (Il sort entouré de la foule.)
Comment donc ! tout serait-il perdu ?
Non pas, à moins pourtant que le courage ne vous manque.
Mais pendant combien de temps faut-il encore tenir ?
Jusqu’à la mort.
Comte, vous qui avez vu cet homme cruel, pensez-vous qu’il aura de nous, si nous tombons entre ses mains ?
En vérité, je te dis qu’aucun de tes ancêtres n’eût accepté une telle pitié : elle s’appelle la potence.
Alors il faudra se défendre comme on pourra.