DU PRESENT.
J’avais quitté Berlin sur la fin de 1845, j’y rentrais au commencement de 1847. A la suite, à la place de l’agitation religieuse, apparaissait alors l’agitation politique, et celle-ci, long-temps couverte par l’autre, dominait et remplissait tous les esprits. Les premiers états-généraux de la monarchie prussienne étaient convoqués pour le 11 avril ; la patente du 3 février les avait solennellement institués ; l’Allemagne entière attendait ; l’Europe regardait l’Allemagne, ce qui n’arrive pas toujours, et l’on se demandait avec une anxiété singulière ce que serait enfin cet avenir nouveau dont le roi lui-même semblait avoir voulu tout ensemble ouvrir et refermer la porte.
Les dissidences ecclésiastiques étaient tombées dans l’ombre ; l’âpre curiosité qui s’était prise à ces questions profondes se jetait sur des intérêts plus immédiats, sinon plus substantiels. La guerre théologique