la charte a réglé l’équilibre des pouvoirs, elle a attribué à chaque pouvoir certains droits, probablement pour qu’il en use, pour qu’il ait la latitude d’agir selon ses tendances et ses goûts, dans la limite de ses prérogatives.
Nous n’avons pas à nous préoccuper de ce qu’on est convenu d’appeler le gouvernement personnel. Il ne nous appartient pas de rechercher si, dans telle ou telle occasion, son influence a été intelligente, éclairée, nationale. Nous n’avons à juger que les actes officiels sans examiner qui les inspire.
Si le parlement trouve les tendances du gouvernement mauvaises, il a toujours à sa disposition un moyen simple d’y remédier, celui de retirer aux ministres la majorité, sans s’inquiéter d’autre chose.
On le voit, je défends à tous les étages les mêmes principes positifs, élevés, libéraux, les seuls sur lesquels un gouvernement représentatif puisse être solidement bâti.
C’est à ces principes qu’il faut invariablement nous attacher tous, parce qu’ils sont essentiellement conservateurs. Ils réprimeront les factions mieux que des garnisons, parce qu’ils instruiront le peuple de ses droits et de ses devoirs.
Après avoir donné une satisfaction raisonnable à l’opinion, nous aurons encore, nous, conservateurs, de grands et sérieux devoirs à remplir ; nous devrons nous appliquer à l’étude, non pas tant des réformes politiques, qui ne constituent, après tout, qu’un besoin factice, mais des questions sociales et matérielles. Sachons entreprendre en industrie, en commerce, en finances, toutes les réformes qui doivent tendre au bien-être des masses, et améliorer le sort de la classe ouvrière. Soyons économes des dépenses improductives, et n’interrompons pas les travaux publics, auxquels on a injustement attribué la crise dont nous avons souffert. Maintenons fermement l’ordre et la paix, et le monde continuera paisiblement sa marche vers le progrès moral et matériel, sous l’empire des lois et de la vraie liberté.
Je ne crois pas, je le répète, une révolution possible, à moins de fautes dont notre gouvernement est incapable ; mais au moins ne nous faisons pas d’illusions, et puissent m’entendre les imprudens qui excitent la colère du peuple, et les ambitieux qui spéculent sur sa fureur ! — Une révolution ne s’accomplirait plus au profit d’une opinion ; elle se ferait au profit du communisme.
Communisme, socialisme, partage des terres et des richesses, organisation du travail ! autant de rêves inapplicables, règlemens impossibles tant qu’on ne pourra régler les naissances et les passions de la société humaine ! Mais il y a des esprits qui se laissent séduire par la seule forme d’une pensée, quelque absurde qu’elle soit, et qui croient